Bilan d’une saison très contrastée !
Retour sur le bilan des croissances d’herbe au pâturage publiées chaque semaine dans la rubrique « météo de l’herbe ». En passant d’une sécheresse sans précédent à une exceptionnelle fin de saison, la pousse de l’herbe aura été chahutée en 2022.
Prairie au 2 août… | …et au 31 août après 100mm |
En plaine, un début de saison favorable à la mise à l’herbe (sols porteurs) avec un démarrage précoce et un repère des 300°C cumulés (à compter du 1er février) atteint autour du 20 mars. Fin mars, malgré des journées ensoleillées, le vent du nord et quelques gelées nocturnes freinent la croissance. Retour d’un épisode neigeux à basse altitude début avril. Ensuite des conditions plus clémentes activent la pousse avec un pic de croissance à la mi-mai. Le seuil des 800°C, correspondant au repère des fauches précoces (ensilage, enrubannage), a été atteint en plaine autour du 3 mai. Une chute des croissances est observée au cours du mois de juin chaud et très sec. Quelques épisodes pluvio-orageux fin juin vont redynamiser la pousse de l’herbe avant l’arrivée d’une sécheresse estivale marquée anéantissant toute croissance de mi-juillet à fin août. La distribution d’une ration intégrale à l’auge devient nécessaire. Les prairies paillassons repartent difficilement mais reverdissent suite au retour des précipitations orageuses fin août qui se prolongent sur septembre entraînant le retour des croissances d’herbe pour une fin de saison favorable sur octobre en lien avec une très forte minéralisation.
Sur les plateaux, un début de saison en dents de scie avec une végétation perturbée par le froid. Les 300°C sont atteints début avril. Après un mois de mars particulièrement sec, les précipitations de mi-avril accélèrent la croissance qui va atteindre un pic à la mi-mai, ou le seuil des 800°c est atteint. Des températures extrêmement élevées vont contribuer à l’assèchement des sol et de la végétation avec une chute des croissances en juin avant le retour de précipitations pluvio-orageuses en fin de mois et même un épisode de grêle violent sur les premiers plateaux du Doubs, le Territoire de Belfort et en Haute-Saône.Ces pluies réactivent les croissances sur une courte durée en juillet, avant l’arrivée de la sécheresse. Des fourrages secs ou en vert sont distribués à l’auge jusqu’à des rations complètes de type hiver ! Reprise de végétation début septembre avec un retour à des niveaux de croissance élevés pour l’automne. Mi-septembre de nombreuses coupes de regain sont même éffectuées pour faucher les excédents et compléter les stocks. Le retour au pâturage au fil est de rigueur pour rationner le troupeau face à l’abondance d’herbe jusqu’à la fin octobre.
En montagne, démarrage de végétation plus tardif après un printemps chaotique, froid et humide. Début des mises à l’herbe à partir de la mi-avril jusqu’à début mai en altitude en alternance avec des phases de déprimage. Ensuite des conditions plus clémentes avec quelques précipitations aboutiront à un pic de croissance de courte durée mi-mai. Des températures caniculaires avec une bise soutenue freinent la croissance avant le retour d’un épisode pluvio-orageux début juin entrainant quelques repousses limitées. Mi-juin, le coup de chaud ralenti fortement la végétation avant l’arrivée de précipitations orageuses fin juin. La végétation des prairies est beaucoup plus contrastée sur la période estivale avec des secteurs restant plus verts en zone d’altitude sur des versants nords ayant bénéficié de quelques orages durant l’été (zone frontalière), contrairement à des zones plus séchantes exposées au sud. Les croissance se réactivent pleinement en septembre avec des récoltes de regain en milieu de mois. La fin de saison est favorable au pâturage avec des quantités d’herbe abondantes à valoriser. Cependant, les secteurs touchés par les dégâts de campagnols au printemps ont été doublement pénalisés avec la sécheresse estivale.
Bilan des croissances au pâturage 2022 / références 2008-2021 | ||||
Plaine | Plateaux | Montagne | ||
Sols superficiels | Sols profonds | Sols superficiels | Sols profonds | |
+ 2 % | – 8 % | 0 % | – 4 % | – 9 % |
Une année 2022 compliquée que confirme un pic de croissance habituel au printemps même s’il a parfois été éphémère, suivi d’une sécheresse estivale torride mettant à genou les prairies. Fortes du retour des précipitations, elles ont affiché de bonnes repousses à l’automne, à nuancer par une flore parfois dégradée.
Pour le Groupe Herbe Franche-Comté
JM CURTIL – Chambre d’agriculture 25/90
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