
A la découverte des système fourrager… Le sorgho fourrager
Le sorgho fourrager est une graminée de saison chaude qui constitue un bon complément pour nourrir le bétail en période de sécheresse. Il a des besoins en eau 40% moindres par rapport au maïs. Le sorgho fourrager exige cependant de la chaleur, notamment un sol à 12°C minimum à l’implantation et des nuits pas trop fraîches. Il est donc parfois difficile à piloter en altitude. Le sorgho fourrager peut être pâturé, enrubanné ou distribué en vert.
Choix variétal et implantation
Il existe plusieurs types de sorgho. Certains sont mono coupe, d’autres sont multi coupes, certains sont plus sensibles à la verse que d’autres. Il est donc essentiel de trouver un bon compromis dans le choix variétal. Voici quelques données chiffrées pour l’implantation :
pH du sol | Rendement potentiel (tMS/ha) | Implantation | Valeur fourragère | Période de semis | Dose de semis | Fertilisation | Coût indicatif (semence) |
5,5 à 7,5 | 4 à 6 tonnes | 60 jours | 0,8 UF
90-100 PDI |
Mai à mi-juillet | Hybride : 30-35 kg/ha
Sudan-grass : 25 kg/ha |
50-60 UN | 95-110 €/ha |
Exploitation et intégration dans la ration
Le principal défaut du sorgho est la toxicité des jeunes pousses. Le sorgho hybride ne doit pas être pâturé à moins de 70 cm de hauteur de tige tandis que les autres sorghos seront exploitables à partir de 40 cm. Le pâturage du sorgho fourrager doit être privilégié la nuit car en milieu de journée, la photosynthèse favorise la production d’acide cyanhydrique (composé toxique). Le pâturage des jeunes repousses est également à proscrire, il est donc important de conduire le pâturage aux fils avant et arrière. Lorsque le fourrage est fauché, la toxicité disparaît quelques heures après la fauche.
Le sorgho est un fourrage très appétent et lactogène (+ 1 à 1,5 l de lait/VL/jour par rapport à une prairie). Il est riche en sucres solubles (25% de sa composition) mais ne contient pas d’amidon. Sa richesse en sucres et en fibres tend à favoriser le TB.

Le sorgho fourrager n’exige pas de transition alimentaire particulière.
Témoignage d’un éleveur
Gaec des Arbus à Ounans,
« Nous avons testé le sorgho pour la première fois l’année dernière. La surface de pâturage autour du bâtiment est limitante : environ 20ha pour 70 vaches. L’objectif était donc d’assurer un stock de fourrage à pâturer pendant la période de sec.
Le sorgho a été semé sur 2ha et a été pâturé sur 2 périodes de 10 jours. Les vaches pâturaient le sorgho la journée. La nuit, elles étaient sur les parcelles habituelles et avaient 6kg de foin. L’entrée dans la parcelle de sorgho s’est faite lorsqu’il mesurait minimum 60-70cm.
Les vaches mangeaient vraiment tout, elles laissaient juste le bout de la tige du sorgho. Il n’y a pas eu de transition particulière ni de changement de complémentation par rapport à la ration de pâture « classique ». La quantité de lait produite par vache s’est maintenue et les taux n’ont pas varié.
Globalement, le sorgho a permis d’économiser du fourrage sec et d’augmenter le temps de retour sur les parcelles de pâture. En revanche, le semis a été compliqué (levée difficile car terre peu préparée après une luzerne). Cette année la même variété a été utilisée, sur la même parcelle et le semis est bien meilleur. Avec les conditions de cette année, le sorgho n’est pas indispensable mais il est prêt à être pâturé. Il sera donc pâturé très prochainement en espérant que la hauteur d’herbe des pâtures ne soit pas trop importante lorsque les vaches y retourneront. »
Propos recueillis par Lucie BLANC, conseillère technique d’élevage
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