A la découverte des espèces fourragères alternatives… Le maïs vert
Le maïs est un fourrage intéressant qui résiste aux températures élevées et qui valorise bien l’eau qui lui est apportée. Pour comparaison, 1 kg de grains de blé produit exige 590 litres d’eau alors qu’1kg de grains de maïs nécessite 455 litres d’eau. Le principal souci réside dans le fait que le maïs est beaucoup moins précoce que le blé et demande donc un arrosage conséquent en période estivale, quand les restrictions d’eau sont les plus importantes. Il est donc primordial de choisir une variété adaptée au contexte climatique et aux besoins alimentaires des animaux.
Choix de la variété
Les variétés très précoces évoluent très rapidement en conditions de sécheresse. Il est donc conseillé de choisir une variété précoce et non très précoce afin de s’assurer d’une évolution de la valeur alimentaire plus lente, plus stable et faciliter l’incorporation dans la ration.
Intégration dans la ration
Le maïs vert présente une bonne appétence et une forte teneur en énergie. C’est un fourrage lactogène qui améliore le TB. Le maïs vert étant appétent, il permet une ingestion courte et rapide. Il est conseillé d’apporter, en complément, un fourrage grossier qui favorisera la rumination et limitera les risques d’acidose.
Stade | MS | UFL | PDIN | PDIE | MAT | CB | Amidon |
laiteux | 23,9% | 0,88 | 48 | 76 | 76 | 223 | 170 |
pâteux | 28,8% | 0,9 | 46 | 76 | 73 | 203 | 260 |
vitreux | 33,8% | 0,91 | 45 | 76 | 72 | 195 | 300 |
Vitreux, >35% MS | 38,8% | 0,92 | 46 | 77 | 74 | 197 | 320 |
Valeur alimentaire du maïs vert selon le stade
Les stades laiteux et pâteux présentent une meilleure digestibilité de la fibre.
Attention au pourcentage d’amidon dans la ration qui ne doit pas dépasser 25%. Une récolte au stade vitreux présente une forte teneur en amidon. D’autres fourrages en complément du maïs vert dilueront la part d’amidon dans la ration. En cas de stress hydrique au moment de la floraison, le nombre de grains peut être fortement réduit, entraînant une diminution de la teneur en amidon du fourrage.
La teneur en MAT dépend fortement de la fertilisation azotée du sol et de la capacité d’enracinement. Dans tous les cas, c’est une plante à faible valeur PDI qui exige une complémentation azotée (environ 0,5 kg de tourteaux pour 10 kg de maïs au stade laiteux, 1 kg de tourteaux pour 10 kg de maïs au stade pâteux).
Pour une bonne transition alimentaire, il faut permettre aux papilles du rumen de s’adapter progressivement au maïs vert pour mieux le valoriser et préserver une bonne santé du troupeau. Pour cela, il est conseillé d’augmenter petit à petit la part de maïs dans la ration durant 15 jours sachant que la flore amylolytique (permettant de dégrader l’amidon), est à son maximum en 3 à 5 semaines (temps qui est réduit lorsque les vaches ont déjà des céréales dans la ration).
Il est important de souligner que, comme tous les fourrages distribués en vert, le maïs vert nécessite une mécanisation particulière et peut entraîner une surcharge de travail.
Témoignage d’un éleveur
EARL de la Pierre Milliaire, à Menotey
Propos recueillis par Sonia Texeira, conseillère technique d’élevage
« Nous avons une exploitation d’environ 40 vaches montbéliardes en lait à Comté. L’objectif premier de l’affouragement de maïs en vert pour nous, est de pallier la sécheresse qui arrive habituellement fin juin, entrainant un manque d’herbe. Le maïs permet également de garder nos vaches en état et de maintenir la production de lait.
Concernant l’implantation, nous semons 8 ha autour du 20/25 avril. Il s’agit d’une variété mixte afin de récolter le surplus en grain car nous utilisons en moyenne 2 ha en vert. Il est récolté à l’ensileuse lorsque le stade du grain est laiteux/pâteux. Nous le distribuons une fois par jour à l’auge afin de respecter le cahier des charges Comté. Nos vaches le mangent bien et nous remarquons également que ce produit conforte les taux sur la saison. La transition alimentaire se fait sur une semaine en augmentant progressivement la quantité et nous complémentons avec du foin, qui est distribué avant le maïs, ainsi qu’un mélange céréales (orge/maïs) et du tourteaux (soja/colza).
Cette année, aux vues des conditions météorologiques, il se peut que nous n’ayons pas besoin d’aller au vert puisque nous avons de l’herbe en abondance. Cependant, pour les prochaines années, nous avons comme objectif de ressemer du maïs en dérobée derrière les orges afin de créer un décalage et d’avoir une qualité plus homogène sur la saison entière car en fin de saison, le maïs est beaucoup plus sec et le grain est plus avancé en stade. »
Points positifs | Points négatifs |
– Encombre le rumen lorsque l’herbe manque,
– Permet le maintien des taux, de la production laitière ainsi que l’état corporel des animaux. |
– Le temps et la main d’œuvre,
– Les coûts de mécanisation et de carburant, – L’appétence qui diminue en fonction de l’avancement de la saison, entrainant davantage de refus. |
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