Maladie émergente : protégez votre cheptel
Plusieurs foyers de besnoitiose bovine ont été identifiés en 2021 sur le territoire jurassien. C’est une maladie émergente qui se propage du sud vers le nord. Elle est provoquée par un parasite unicellulaire (besnoitia besnoiti) qui se multiplie dans la peau de l’animal. La transmission se fait par les piqures d’insectes hématophages lorsqu’ils se nourrissent successivement sur un animal malade puis sur un animal sain qui sera alors contaminé. Parmi ces insectes figurent les taons, bien connus, mais aussi les stomoxes : photo ci-contre. La maladie est donc principalement estivale.
L’utilisation d’une même aiguille pour piquer plusieurs bovins est également un vecteur de la maladie.
Après contamination, la maladie évolue en trois phases.
Phase 1 : Une semaine après contamination
- Apparition d’un syndrôme fébrile
- Fièvre : 40-41°c
- Abattement
- Baisse d’appétit
- Douleurs lors des déplacements et des contacts avec la peau
- Larmoiements
- Les animaux fuient la lumière
Phase 2 : Phase des oedèmes (pendant 1 à 2 semaines)
- Des gonflements apparaissent sur l’animal
- Paupières
- Museau
- Naseaux (la respiration devient bruyante)
- Membres
- Scrotum
- La peau s’épaissit et perd de sa souplesse
- Le contact est douloureux
Phase 3 : La maladie évolue vers la chronicité(jusqu’à la mort de l’animal)
- La peau devient épaisse, plissé, se crevasse et perd ses poils
- La respiration est difficile, bruyante et douloureuse
- L’animal manifeste des signes de souffrances
- La maladie évolue lentement jusqu’à la mort de l’animal
Les études montrent qu’au sein d’un troupeau, la proportion de bovins touchés augmente de 20% par an. Il est donc dans l’intérêt de l’éleveur de réformer rapidement les animaux atteints puisqu’ils sont source de contaminations pour leurs congénères. Les traitements sont lourds et souvent décevants.
En raison du comportement alimentaire des insectes vecteurs : la propagation de la maladie d’un cheptel à l’autre par voisinage est moins fréquente que d’un animal à l’autre au sein d’un même troupeau. Un insecte dérangé lors de son repas sanguin par une réaction de défense de l’animal se pose le plus souvent sur le même animal, ou sur un animal très proche (donc du même troupeau), plus rarement sur un troupeau voisin. La contamination d’un cheptel repose donc principalement sur l’achat de bovins porteurs de la maladie.
Ainsi, nous vous recommandons de demander le dépistage sérologique de la besnoitiose en compléments des examens d’introductions, systématiquement pour tous bovins de plus de 6 mois, quelle que soit son origine.
N’achetez pas la besnoitiose : parlez-en à votre vétérinaire à chaque introduction.
Les actions mises en place par le GDS 39 :
- Prise en charge des analyses sérologiques à l’introduction à hauteur de 50 % à partir du 1er juillet 2021. Avec un effort conjoint du LDA 39, le reste à charge pour les éleveurs sera de 4 € par analyse.
- Evaluation de la prévalence de la maladie dans le département et identification des cheptels touchés à partir de septembre 2021 (analyses sérologiques sur le lait et le sang pour les cheptels allaitants).
- Proposition de contrats d’assainissement pour les cheptels touchés avec indemnisation sur les réformes et prise en charge partielle des coûts d’analyse (contrat soumis à la validation du conseil d’administration du GDS au plus tard en septembre 2021)
En cas de question : contactez le GDS : 03 84 43 01 71.
Dr François PIERS – Vétérinaire du GDS39
Sylvie SERTILANGES- Technicienne du GDS 39
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