En 2019, EvaJura a étudié l’évolution des stades et valeurs alimentaires des Ray Grass Italiens (RGI) destinées à être récoltés par voie humide. Cela s’est traduit par des informations collectées sur des parcelles témoins, reflétant les conduites de culture généralement pratiquées. Une analyse de fourrage sur pied a été réalisée chaque semaine et diffusée dans les trois jours. Les éleveurs en lait standard ont reçu le « suivi Fourrages » par mail. L’objectif était de pouvoir se baser sur des observations mesurées et concrètes, afin de vous fournir une aide à la décision de récolte.
Le suivi a démarré début Mars. La végétation, pour commencer sa croissance, a besoin de chaleur et de photosynthèse. Le RGI, plante ultra précoce, se démarque des autres espèces par sa capacité de démarrage au printemps et son rendement élevé.
Historiquement, l’ensilage d’herbe avait pour objectif principal de diversifier la ration en diluant l’amidon important des rations à base de maïs ensilage. Aujourd’hui, l’herbe ensilée peut apporter également une source protéique non négligeable, à condition de la récolter au bon stade.
En 2019, dès la mi-mars, Le ray Grass décolle, soutenu par le soleil et la minéralisation du sol. L’apport d’azote réalisé fin février est absorbé par les plantes, traduit par une couleur vert foncé et de fortes valeurs MAT (28.3%). Les gelées matinales ralentissent néanmoins les croissances des prairies temporaires. Le RGI est au stade montaison, avec une hauteur à mi-mollet, environ 2.4T MS sur pied.
Les derniers jours de Mars sont agréables, le Ray Grass brille sous le soleil. La bise rafraîchit l’atmosphère et la croissance (un peu plus de 3 TMS sur pied). Le stade de développement est encore jeune, avec un épi qui reste très près du sol, à moins de 10cm. La faible teneur en cellulose brute (14.1%) montre une plante encore juvénile. Pourquoi se presser à faucher ? Peut-être parce que la pluie est annoncée et apporte la crainte de ne pas récolter à temps avant épiaison. Deux stratégies sont possibles. La première est de faucher et d’avoir un fourrage d’excellente qualité, avec peu de volume sur pied. Il faut alors prévoir une deuxième coupe pour valoriser ces surfaces et gagner en volume de récolte. La deuxième est d’attendre un peu pour trouver le compromis entre qualité et quantité.
Mi-Avril arrive Pâques et le moment d’ensiler. Sol ressuyé, beau temps, températures favorables et léger vent, la fenêtre météo actuelle est idéale pour réaliser des ensilages dans de bonnes conditions. Le compromis entre le stade de végétation (qualité) et le rendement espéré (volume) est atteint. La parcelle témoin a été fauchée avant le stade épiaison.
La MAT de l’échantillon témoin reste modeste à 11.3%, mais avec un taux de sucre très élevé (avant récolte) qui apporte beaucoup d’énergie (0.94 UFL). Le pré fanage et le processus d’acidification vont consommer une partie des sucres disponibles.
Le suivi 2019 montre des valeurs très intéressantes des RGI aussi bien en MAT qu’en énergie jusqu’au 2 Avril, compromis idéal entre les valeurs de fourrage et les quantités à récolter. Les Matières Azotées Totales baissent ensuite tout en gardant des valeurs énergétiques très importantes, reflet du printemps 2019 ensoleillé mais froid.
Les commentaires